Las Autoras de Chile (AUCH!) emitieron hoy una declaración, en la que luego de explicar lo que está ocurriendo, cuentan al mundo que «el alza de 30 pesos (que ubicó el pasaje en 830 pesos, es decir, 1.23 dólares en un país donde casi dos tercios de la población recibe un salario de menos de 550 dólares) de inmediato gatilló protestas masivas que se extendieron al resto del territorio».
El comunicado, distribuido en español, inglés, italiano y francés, señala que «los manifestantes, en marchas y caceroleos espontáneos, nos alzamos en contra del costo de la vida, la privatización de los recursos naturales y de la salud, las pensiones y la educación, y, de manera más general, en contra de la precarización de la vida en el laboratorio neoliberal del mundo».
«Las pancartas dicen: ‘No son 30 pesos, son 30 años’. Treinta años de abuso generalizado y de desigualdad estructural que se ve reflejada en los siguientes datos: el ingreso per cápita del quintil inferior no llega a los 140 dólares mientras que la dieta parlamentaria en Chile supera en 4,7 veces al promedio mundial (un diputado en Chile gana 40 veces el ingreso mínimo, es decir, unos 25.000 dólares mensuales). Chile, según cifras del Grupo del Banco Mundial del año 2018, es el séptimo país con mayor desigualdad en el mundo», señala la declaración.
Agregan que «el gobierno ha reaccionado con violencia y represión ante estas protestas masivas y mayoritariamente pacíficas, decretando estado de emergencia y toque de queda en gran parte del país. La televisión y los diarios han decidido poner el foco en los disturbios y no en las demandas de fondo y no han informado con celeridad acerca de los múltiples abusos por parte de los militares. Las calles de Santiago y otras ciudades están patrulladas por las fuerzas armadas y la represión al legítimo derecho de protesta ha sido violenta y generalizada. Han muerto ya 18 personas (y la cuenta sigue), y el Instituto Nacional de Derechos Humanos informa de más de 2400 detenidos y cientos de heridos. Hay denuncias comprobadas de violencia política sexual por parte de militares a mujeres detenidas, así como casos de tortura en diversos lugares del país. Sin embargo, pese a la gravedad de esta situación, el gobierno no ha informado sobre la causa de muerte e identidad de muchas personas e incluso ha elogiado el actuar de las fuerzas armadas sin asumir responsabilidad política alguna.La represión ha empeorado a medida que avanzan los días. El gobierno de Sebastián Piñera continúa escalando el problema al ampliar el estado de emergencia y el toque de queda y al anunciar una serie de medidas cosméticas que no suponen cambios sustanciales a un sistema económico que ha perdido cualquier tipo de legitimidad política».
«Hace dos días -sigue el comunicado- el presidente declaró ‘estar en guerra’ y su más reciente cambio de tono no ha ido acompañado de medidas que terminen con el actual estado de militarización. En Chile no estamos en guerra. Estas son protestas masivas y actos de legítima desobediencia civil tras décadas de abuso y precarización, y la respuesta ha sido militarizar las calles y reprimir a la ciudadanía.La actual crisis es la más grave que ha vivido el país desde la dictadura de Pinochet.
Las escritoras feministas creen que «es urgente elevar la presión internacional para que los militares vuelvan a sus cuarteles, se ponga inmediato fin a las violaciones de derechos humanos y recuperemos nuestro derecho a protestar pacíficamente en una democracia. Necesitamos todo el apoyo internacional que podamos obtener. Por favor, compartan esta información, contacten a organizaciones de derechos humanos en sus respectivos países, informen a sus representantes nacionales y locales, y exijamos el inmediato fin a las violaciones de derechos humanos que se están perpetrando en Chile.Un nuevo pacto social solo puede ser alcanzado sin los militares en las calles».
En diversos idiomas
Francés
Protestation légitime et appel à la démilitarisation immédiate et à la fin aux violations des droits humains au Chili
Santiago-du-Chili, 24 octobre 2019
Déclaration de AUCH!
(Auteures chiliennes, organisation d’écrivaines féministes)
Depuis la semaine dernière des manifestations et des actes de désobéissance civile ont été initiés à Santiago-du-Chili comme réaction à une augmentation du tarif du transport métropolitain. Cette augmentation, de 30 pesos (qui faisait monter le coût du billet de métro à 830 pesos, l’équivalent de 1,23 dollars des États-Unis, dans un pays où presque les deux-tiers de la population reçoit un salaire inférieur à 550 dollars), a déclenché immédiatement des protestations massives qui se sont étendues au reste du territoire national. Les manifestants, dont les membres de notre collectif, sont descendus spontanément dans la rue, donnant lieu à des concentrations et des marches spontanées, ainsi qu’à des « caceroleos » en faisant du bruit avec des casseroles et des cuillères en métal, pour exprimer leur rejet de la hausse du coût de la vie, la privatisation des ressources naturelles et des soins de santé, des pensions et de l’éducation et, de façon plus générale, pour démontrer leur refus de la précarisation de la vie dans un pays devenu le laboratoire néolibéral du monde. Sur les pancartes des manifestants on pouvait lire, entre autres: « Ce ne sont pas 30 pesos, ce sont 30 ans! »: trente ans d’abus généralisés et d’inégalité structurale qui sont confirmés par les données suivantes: le revenu par habitant du quintile inférieur de la population n’atteint guère les 140 dollars, tandis que les salaires des parlementaires chiliens son 4,7 fois supérieurs à la moyenne mondiale (un député au Chili gagne 40 fois le revenu minimal national, ce qui lui remporte quelques 25.000 dollars par mois). Selon les chiffres du Groupe de la Banque Mondiale pour 2018, le Chili est le 7è pays avec le taux d’inégalité plus élevé du monde.
Ces manifestations massives et, pour la plupart, pacifiques, ont été accueillies par le gouvernement avec des mesures violentes et répressives en déclarant l’état d’exception et le couvre-feu dans une grande partie du pays. La télévision et la presse ont préféré ignorer les questions de fond en mettant l’accent sur les émeutes et n’ont pas informé promptement sur les nombreux abus commis par les forces armées convoquées pour suffoquer les manifestations. Les rues de Santiago et d’autres villes se trouvent sous la surveillance des forces armées, qui ont réprimé violemment et de façon indiscriminée le droit légitime des citoyens à protester. À l’heure actuelle, on compte déjà 18 morts (dont le numéro continuera vraisemblablement d’augmenter) et l’Institut National des Droits Humains (INDH) registre plus de 2.400 personnes détenues et des centaines de blessés. Il y a des plaintes vérifiées de violence politique à caractère sexuel perpétrée à l’encontre des femmes détenues, ainsi que des cas de torture, dans plusieurs villes du pays. Pourtant, malgré l’extrême gravité de cette situation, le gouvernement n’a donné aucune information sur la cause des décès ni sur l’identité de beaucoup des victimes, et le Président a même félicité les forces armées pour leurs actions, sans en assumer aucune responsabilité politique.
La répression s’exacerbe d’un jour à l’autre. Le gouvernement de Sebastián Piñera ne fait qu’aggraver le problème en étendant la période d’application de l’état d’exception et du couvre-feu et en annonçant une série de mesures superficielles qui n’apportent aucune amélioration substantielle dans un système économique qui a perdu toute légitimité politique. Il y a deux jours, le Président déclarait que le pays « était en état de guerre » ; cependant, son récent changement de ton n’a pas été accompagné de mesures tendant à mettre fin à l’actuelle militarisation du pays. Il faut savoir qu’il n’y a pas de guerre au Chili. Il s’agit de protestations massives et d’actes de légitime désobéissance civile à la suite des décennies d’abus et de précarisation. La réponse à ces manifestations a été le déploiement des militaires dans les rues et la répression des citoyens.
La crise actuelle est la plus grave que le pays ait vécu depuis la dictature d’Augusto Pinochet. En tant qu’auteures féministes organisées et profondément engagées pour la liberté d’expression et les droits humains, nous sommes convaincues qu’il faut faire pression à niveau international pour que les forces armées retournent à leurs casernes, pour que cessent les violations des droits fondamentaux et la population puisse exercer le droit de protester pacifiquement comme dans toute démocratie qui se veut telle. Nous avons besoin de votre appui le plus fort possible à niveau international. Nous vous prions de disséminer cette information, contacter les organisations des droits humains dans vos pays respectifs et renseigner à cet égard vos représentants nationaux et locaux pour exiger, tous ensemble, la fin immédiate des violations des droits fondamentaux qui sont en train d’être perpétrées au Chili.
Un nouveau pacte social ne peut être conçu que lorsque les forces militaires auront abandonné nos rues.
Italiano
Il diritto di protestare, la delimitarizzazione immediata e la fine alle violazioni dei diritti umani in Cile
AUCH!
(Autoras Chilenas. Organizzazione locale di autrici femministe)
La scorsa settimana, Santiago del Cile ha vissuto un’ondata di proteste e atti di disobbedienza civile dovuti ad un aumento del prezzo della metro. Questo aumento di 30 pesos (che porta il costo del biglietto a 830 pesos, pari a 1.10 euro, in un paese dove quasi due terzi della popolazione ricevono un salario annuale inferiore ai 400.000 pesos, cioè meno di 500 euro) ha portato a manifestazioni di massa in tutto il territorio: contro il carovita, contro la privatizzazione delle risorse naturali, dei servizi sanitari, delle pensioni e dell’educazione e, più in generale, contro l’imposizione di condizioni di vita sempre più precarie in un paese noto come il “laboratorio” mondiale del neoliberalismo.
Gli striscioni dicono “Non sono i 30 pesos, sono 30 anni”. Trent’anni di soprusi e ineguaglianza sistemica: il salario mensile del segmento di popolazione più povero è di 126 euro, mentre i parlamentari guadagnano più di 22.000 euro al mese (4,7 volte la media mondiale). Secondo il Gruppo della Banca Mondiale, il Cile è il settimo paese al mondo per livelli di ineguaglianza.
Il governo ha reagito con violenza, reprimendo queste manifestazione di massa in gran parte pacifiche, dichiarando uno stato di emergenza e imponendo un coprifuoco. La televisione e i giornali hanno deciso di enfatizzare i disordini invece delle richieste di fondo dei manifestanti e hanno tardato a diffondere le informazioni sugli abusi da parte dei militari.
Le strade della capitale e di molte altre città sono pattugliate dai militari e la repressione del diritto alla protesta è stata violenta e generalizzata. Ad oggi, 24 ottobre, sono morte 18 persone, una cifra destinata a crescere. L’Istituto Nazionale per i Diritti Umani (INDH) riporta che più di 2400 persone sono detenute e centinaia sono state ferite. Ci sono testimonianze di violenze sessuali da parte dei militari ai danni di donne detenute e casi di tortura. Nonostante questo, il governo non ha rilasciato informazioni riguardo alle circostanze di diverse di queste morti, arrivando persino a lodare il comportamento delle forze armate, senza assumersene la responsabilità politica.
La repressione peggiora di giorno in giorno. La disinformazione dilaga e il governo di Piñera peggiora le cose estendendo a nuove regioni lo stato di emergenza e il coprifuoco e annunciando una serie di cambiamenti cosmetici che lasciano sostanzialmente intatto un sistema economico che ha perso ogni legittimità politica. Solo due giorni fa, il presidente ha dichiarato: “Siamo in guerra”, e il cambio di tono nel suo discorso la notte scorsa non è stato accompagnato da misure per terminare il corrente stato di militarizzazione. Non siamo in guerra. Queste sono proteste e atti di disobbedienza civile legittima dopo decenni di soprusi e precarizzazione, a cui il governo ha risposto mandando i soldati nelle strade e reprimendo i cittadini.
Questa è di gran lunga la crisi più grave attraversata dal paese dai tempi della dittatura di Pinochet. Come scrittrici femministe organizzate, profondamente impegnate per la difesa della libertà di espressione e nei diritti umani, crediamo sia urgente aumentare la pressione internazionale perchè i militari si ritirino dalle strade, si ponga fine immediatamente alle violazioni dei diritti umani e i cileni recuperino il diritto a protestare pacificamente in una democrazia.
Abbiamo bisogno di tutto l’aiuto che possiamo ricevere. Per favore, condividi queste informazioni, contatta le organizzazioni per i diritti umani nel tuo paese, scrivi ai tuoi rappresentati politici e richiedi la terminazione immediata della violazione dei diritti umani in Cile.
Solo quando i militari si ritireranno potremo stabilire un nuovo contratto sociale.
Cile, 24 Ottobre 2019.
Inglés
The right to protest, immediate demilitarization, and an end to human rights violations in Chile
By AUCH!
(Autoras Chilenas. Local organisation of feminist authors)
Last week protests and acts of civil disobedience erupted in Santiago de Chile due to a rise in the price of the metro. This increase by 30 pesos (to a fare of 1.23 dollars in a country where almost two-thirds of the population receives an annual salary of less than 400,000 Chilean pesos, that is, less than 550 dollars) led to massive protests across the whole territory against the cost of living, the privatisation of natural resources as well as health, pensions and education, and, more generally, against the imposition of increasingly precariousness living conditions in the neoliberal «lab» of the world. The signs say: “It’s not 30 pesos, it’s 30 years”. Thirty years of widespread abuse and systemic inequality: the monthly income of the poorest segment of the population is less than 140 dollars while members of parliament earn more than 25,000 dollars per month (4.7 times more than the world’s average). According to the World Bank Group, Chile has the seventh highest levels of inequality in the world.
The government has reacted with violence and repression to these massive and largely peaceful protests, declaring a state of emergency and curfew. The global media, television and newspapers are not responsibly relaying the Chilean people’s legitimate demands, and are not thoroughly reporting the widespread abuses against protesters and civilians by the Chilean forces. The streets of Chile’s capital, Santiago, as well as several other cities, are now patrolled by the military. Half of the country is under a government-imposed curfew, and protests are being brutally repressed. By the official count, 18 civilians have died as of today, 24 October 2020, and there is no sign to suggest that this number will not rise. The Instituto Nacional de Derechos Humanos (INDH) is reporting more than 2400 people detained, and hundreds wounded. There are reports of sexual violence by the military against detained women, and cases of torture. Yet, the government continues to withhold information about the circumstances around a number of these deaths, and has even praised the armed forces’ behaviour without assuming any political responsibility.
The repression is worsening by the day. Misinformation is rife, and Piñera’s government is exacerbating the problem by declaring more regions in a state of emergency and under curfew, and by announcing a series of cosmetic changes to an economic system that has lost all political legitimacy. Just two days ago the president stated «We are at war», and the recent change of tone in last night’s speech was not supported by a de-escalation of the militarisation. We are not at war. What we are witnessing in Chile is public protest – legitimate civil disobedience after decades of abuse. And the government’s response of militarisation and repression is unjustifiable.
This is by far the biggest crisis the country has seen since the dictatorship. As organised feminist writers committed to freedom of expression and human rights, we believe it is crucially important – both for the immediate protection of citizens, and to bring about necessary political and social change – to build up international pressure as soon as possible: 1) so that the military leave the streets, 2) to stop the violation of human rights immediately, and 3) to regain the right to protest within a real democracy. We need all the international support we can get. Please share this information, contact human rights organisations in your country, write to your representatives and demand an immediate end to human rights violations in Chile.
A new social contract can only be reached once the military are off the streets.
Chile, October 24, 2019